Fin de limitation de vitesse
Rien à voir avec la choucroute.
J’ai déjà parlé de ça dans le passé et on s’est moqué de moi. Mais je souhaite m’exprimer à nouveau sur le sujet passionnant des panneaux de fin de limite de vitesse. Ça nous changera au moins des histoires de Covid.
Le panneau de fin de limitation de vitesse indique aux utilisateurs qu’ils ne sont plus soumis à la limitation à laquelle ils étaient soumis juste avant le panneau.
Ça leurs fait une belle jambe.
Pourquoi est-il si important de savoir que nous aurions dû nous limiter à une certaine vitesse par le passé au point d’installer un panneau pour nous en informer ? Je ne pourrais de tout façon pas revenir en arrière dans le temps et refaire le même parcours en respectant la limite cette fois. Ce panneau ne sert à rien du tout. C’est insensé, à mon sens.
Face à ce panneau, me disant très clairement à quelle vitesse j’étais soumis auparavant je me doute qu’il y a maintenant une nouvelle limite à respecter, différente de celle qui vient de s’achever, mais laquelle ? Puis je conduire plus vite ? ou moins vite ? et à quelle vitesse exactement ? Pourquoi me laisse t’on deviner ? Est-ce un jeu ? une charade ? Ce qui m’intéresserait de savoir et qui serait vraiment une information utile, c’est la nouvelle limite que je dois respecter à partir de ce panneau.
Selon le code de la route, qui est très flou sur cette question *, la nouvelle limite de vitesse après un panneau de fin de limite de vitesse serait la limite qui était en force avant la zone de limite qui vient de se terminer. C’était quoi déjà ? A moi de m’en souvenir ou de la déduire d’après d’autres indices flous, complexes, aléatoires et changeants. Sommes-nous dans une agglomération ? C’est quoi déjà la limite en zone urbaine ? à quoi ça ressemble une zone urbaine ? Il y a bien quelques maisons par ici mais pas tant que ça, et puis ce sont des petites maisons avec des barrières blanches, des pelouses bien tondues et des rideaux aux fenêtres, on se croirait presque à la campagne. Quelle est donc la limite en zone semi urbaine qui pourrait aussi bien aussi bien être rurale ? c’est dans le code ? Suis-je sur une route nationale ? une départementale ? Mais pourquoi ce panneau ne me dit-il pas simplement quelle est la nouvelle limite de vitesse a observé ? Ce serait tellement plus simple et ça ne couterait pas plus cher.
La logique cartésienne et la logique duhamelienne voudrait que l’on m’indique clairement, de façon spécifique, sans ambiguïté et sans possibilité d’erreur d’interprétation quelle est la nouvelle limite de vitesse à respecter… ou bien suis-je maintenant enfin libre ? Il me semble qu’avec un bon avocat je pourrais faire sauter toutes mes amandes d’excès de vitesse juste sur ce point-là. Même si la loi est stupide, il arrive souvent que le juge soit sain d’esprit.
Et c’est la même chose partout en Europe ; encore un cas d’hallucination collective. Si les Anglais font ça, ça doit être malin, faisons donc la même chose.
Bon, ne me jugez pas mal, je ne suis pas vraiment en croisade contre des moulins à vents. Tout ça m’est bien égal, je m’amuse juste à relever ces petites erreurs de logique qui offense mon intelligence. Ça me donne aussi l’occasion de pratiquer mon français et de m’exercer à articuler mes idées avec des phrases complètes, chose impossible sur les médias modernes.
Si vous savez écrire de façon articulée, cohérente et compréhensible, si vous êtes capables de présenter vos idées, vos émotions et vos opinions clairement avec les mots justes, les adjectifs adéquates, de trouver les bonnes analogies et métaphores pour illustrer vos réflexions, de citer vos références, le tout dans une grammaire exacte, vous êtes quelqu’un de redoutable, rien ne peut plus vous arrêter ni vous retenir, le monde est à vous. On vous donnera de l’argent, des opportunités, vous aurez de l’influence, du pouvoir, et de l’autorité.
Écrire nous apprend à penser droit, à penser de façon logique et de façon critique, à organiser nos idées, les affiner, à affuter ce que notre esprit conçoit, à analyser les émotions qui animent nos opinions, à les dégager de leur écorce passionnelle pour les étaler au grand jour en toute clarté. Ecrire est aussi un peu comme un débat avec soi-même qui permet de soulever des fautes dans nos pensées, d’identifier de possibles erreurs de jugements et donc de changer d’avis, autrement dit, de progresser, car en argumentant avec soi-même, on ne se traite jamais de con et accepte plus volontiers nos erreurs.
Si vous savez écrire, vous cesserez d’être une victime frustrée, jamais contente, toujours à vous plaindre, vous cesserez de reporter la faute à d’autres et apprendrez à vous défendre par vous-même, à gagner, à être responsable. Vous devenez libre, et devenez le seul maître de vos choix et de votre destinée. Essayez de justifier une émotion, une opinion par écris. Si vous n’y parvenez pas très facilement, c’est qu’il y a anguille sous roche, quelque chose de faux dans vos prises de positions. Essayez alors de rectifier le tir… cela vous amènera peut-être à changer d’avis.
Ecrire nous apprend à penser car l’intelligence a besoin de matière ou s’exercer, matière sans laquelle on tire dans le vide ou ne faisons qu’avaler n’importe quelle couleuvre où répéter maladroitement ce que d’autres ont su mieux dire. Les mots inscrivent dans la pierre de notre mémoire ces idées d’habitudes si fluides et si fugitives et ou vous pourrez les y retrouver. Les mots réfléchissent la lumière de nos pensées sur un grand écran que tout le monde peut lire.
Pour apprendre à penser il faut donc apprendre à écrire. Et la meilleure façon d’apprendre à écrire c’est de lire.
Lisez donc la suite. J’y parle d’un sujet très important, l’usage du clignotant, que j’aborde comme c’est mon habitude, en me faisant l’avocat du diable. Attention, c’est du lourd. J’espère que vous êtes vaccines.
Si vous souhaitez réagir : Olivieroduhamel@gmail.com
*Annexe
Le panneau en question est le panneau B33, décris dans l’Annexe de l’Arrêté interministériel du 24 novembre 1967 relatif à la signalisation des routes et autoroutes. Sa description officielle se limite à dire qu’il s’agit d’un panneau de fin de limite de vitesse sans rien expliquer d’autre que ça. Le code de la route officiel et complet tel que publié sur legifrance.gouv.fr ne dit absolument rien pour éclairer notre lanterne. Quelle est la limite de vitesse en force après ce panneau ? mystère.
Le site de la sécurité routière est complétement muet sur son usage.
Les Instruction interministérielle sur la signalisation routière du 22 octobre 1963 sont également très floues : « En dehors des agglomérations, il n’y a pas lieu, en principe, de signaler les limitations de vitesse qui résultent de la réglementation générale. On ne le fera que lorsqu’il peut y avoir doute sur la vitesse applicable. Par exception …”
Il y a d’autre ressources en ligne telles que Wikipedia ou Ornikar qui proposent des interprétations là où les officiels se taisent. En gros, il semblerait que la sagesse populaire veuille qu’après ce panneau, c’est 80, à moins que… Pourquoi dès lors ne pas mettre un panneau 80 ?